Accueil Culture Cinéma – « Startup » de Heifel Ben Youssef : Une romance à la tunisienne

Cinéma – « Startup » de Heifel Ben Youssef : Une romance à la tunisienne

Pas la peine de dévoiler la fin, mais ce qui est sûr et prévisible est que l’amour triomphera et Zakaria surmontera ses peurs de conduire une voiture. 

On ne peut pas reprocher à cette comédie romantique « Startup » de Heifel Ben Youssef, la première du genre dans le cinéma tunisien, de nous tromper sur la marchandise. Son affiche annonce la couleur même si le titre ne l’évoque pas. Zakaria (Nidhal Saâdi) et Zina (Fatma Bououn) se rencontrent à l’aéroport destination Djerba.

Pas d’avion ce jour-là. La solution consiste à louer une voiture sauf que Zakaria ne conduit pas et que l’agence de location n’a pas de chauffeur disponible. Zina propose ses services puisqu’elle-même ne veut pas rater le symposium auquel elle doit participer à Djerba.

Durant près d’une demi-heure de film, les deux futurs tourtereaux vont faire connaissance tout le long du trajet. On a eu droit à une panne de roue, un contrôle de la garde nationale, la traversée sur le bac reliant la terre ferme à l’île de Djerba et enfin l’arrivée à l’hôtel. Zakaria vit à Londres et travaille dans les finances, tandis que Zina, elle, réside à Paris, mais elle est originaire de Djerba. Sa sœur (Imen Chérif), ayant appris qu’ils se connaissent, va annoncer à ses parents que Zakaria est le fiancé de Zina. 

Surpris, le jeune, divorcé de 32 ans, accepte de jouer le jeu d’autant plus que la fille lui plaît. Zina a créé une startup du nom de « Dabchy », d’où le titre du film, qui vend des vêtements de seconde main et doit présenter son projet entrepreneurial qu’elle est résolue à faire prospérer, devant un jury dont le président n’est autre que Zakaria. Remportera-t-elle la première place ou pas ? Pas la peine de dévoiler la fin, mais ce qui est sûr et prévisible est que l’amour triomphera et Zakaria surmontera ses peurs de conduire une voiture. 

D’autres petits obstacles entravent la romance entre Zakaria et Zina. Le cousin de Zina (Mahrez Hassani) cherche à brouiller cette relation et épouser Zina qu’il aime depuis sa tendre enfance. Une grande partie de l’histoire du film se passe dans le décor enchanteur de l’île de Djerba où on voit défile, la mer, les champs d’oliviers, les hôtels, les restaurants, les souks et les ruelles. Des vues cartes postales touristiques qui mettent en valeur l’île, fief du réalisateur du film. 

« Startup », c’est du déjà vu dans des opus américains produits à l’occasion des fêtes de fin d’année. Il conviendrait davantage à la télé, mais il reste trop juste pour le cinéma. Le scénario manque d’audace et l’intrigue est sans envergure. Le manque de vision accouche d’un film agréable, certes, mais bourré de poncifs. Il ne propose pas de pistes de réflexion profonde. C’est encore un autre film  commercial distribué par Gobantini, conçu pour le divertissement du public sans plus et produit sans l’aide du ministère de la Culture.

Aux côtés des principaux protagonistes, on retrouve Manel Abdelkaoui, Mourad Ben Nafla, Chedly Arfaoui et Jihed Cherni. Le film comprend quelques lacunes notamment dans le ton  de la voix de Nidhal Saâdi qui, nous semble-t-il, n’est pas au même  niveau que le reste des acteurs, les danses manquent de justesse et ne sont pas bien exécutées. Ne fallait-il pas faire appel à un coach ou un chorégraphe pour un rendu plus concluant ? 

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